A 91 ans, Lili Leignel est certainement l’une des dernières déportées des camps de la mort. Elle est venue ce vendredi 6 janvier apporter un vibrant témoignage à l’ensemble des élèves de 3ème. Ainsi, durant plus d’une heure, dans un silence ému, elle a raconté son parcours personnel : récit tragique, celui de sa mère, de ses frères, avec ses années de privation, marquées par la souffrance, la maladie et la mort.
Ses parents, Juifs hongrois installés en France pour échapper aux persécutions dans leur pays, sont arrêtés le 27 octobre 1943 à Tourcoing avec leurs trois enfants. A l’époque Lili a 11 ans et ses frères Robert et André sont âgés respectivement de 9 ans et demi et 3 ans et demi. Enfermés à la prison de Loos, la famille transite en Belgique. C’est à Malines que la famille va être séparée. Le père est envoyé à Buchenwald, la maman et ses trois enfants à Ravensbrünk puis à Bergen-Belsen, deux camps réservés aux femmes et aux enfants. Lili, sa mère et ses deux frères survivront mais apprendront bien plus tard la mort du papa.
Alors adulte, lorsque certaines personnes ont affirmé que les camps n’avaient jamais existé, elle est devenue une combattante du négationnisme et, malgré son grand âge, elle multiplie les rencontres avec les élèves.
Ces derniers ont prouvé leur intérêt et émotion en lui posant de nombreuses questions ; pour clôturer ces échanges, Lili Leignela transmis un beau message de paix et de tolérance : « Vous êtes mes messagers, dans quelques années vous allez transmettre mon témoignage à vos enfants et petits-enfants. J’ai confiance en vous. Vous devez lutter contre le racisme (…) vous devez être heureux de partager vos différences ».
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